Blanche étreinte
Un flocon s'est posé, léger comme un soupir, Puis un autre, en rêvant, empreinte évanescente D'un ciel empli de brume et de honte innocente Etreignant bois et champs résignés à s'offrir. Accourus par milliards sur un signal secret, D'étranges papillons à l'aile immaculée Semblent mourir après la danse échevelée Qui précipite au sol leur envoûtant ballet. La neige tombe épaisse et calme jusqu'au soir. Un grand silence pur s'installe sur le monde. Pourtant, par un mystère de grâce féconde, La vie éclatera sous ce blanc reposoir. Il neige sur mon cœur mais un rire d'enfant, Tendre cadeau de l'aube, investira la place, Brûlant à son soleil tous ces cristaux de glace Qui séquestrent ma joie et finiront au vent.